Beyrouth (2)

Mercredi, le chauffeur de taxi qui m'a ramené de Naccache avait décidé de me faire peur. Il ne fallait pas que je sorte seul, le hezbollah est partout (mon chauffeur était donc chrétien, comme la moitié de la population libanaise), ils sont dangereux, armés et financés par l'Iran (et par la Syrie, mais comme ça fait moins peur, on passera vite sur l'influence du voisin), et le dernier gouvernement en date (il n'y a plus de président au Liban depuis novembre 2007) n'en n'était qu'une marionnette. Le tout dans un anglais approximatif mêlé d'arabe et des noms des différents chefs de factions que j'ai pas mal de mal à saisir...

Mais le message était clair, et donné en tant que "frère"(sic), il fallait que je fasse gaffe.

Mes 2h de marche a traverser la ville la veille et le coup de soleil qui en a suivi me revinrent alors en mémoire. Difficile de dire si ce fut de l'inconscience, mais j'ai du mal a me sentir en danger dans Beyrouth. Meme avec les militaires à chaque coin de rue et des immeubles éventrés qui trainent de ci de là.
Ca ne m'empêchera pas de passer mon 1er mai dans ma chambre d'hotel a travailler sur mon ordinateur plutot que de profiter du soleil.

Et cela m'est revenu en mémoire ce matin lors de mon rendez vous à Beit Mery, alors que mon taxi quittais la ville pour gravir la colline, je me suis souvenu que certains otages célèbres avaient débuté ainsi leur captivité, dans un taxi qui en les emmenaient pas dans la bonne direction. Sans connaitre la ville, difficile de savoir où on nous emmène.

Pour ma part, cela s'est fini chez un prospect fort sympathique, et dans un immeuble avec vue imprenable sur toute la ville de Beyrouth et la méditerranée.

Demain je quitte la casquette de commercial pour remettre celle de technicien pour 3 jours.